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"La beauté des jours" de Claudie allay

Photo du rédacteur: Lu et partagéLu et partagé

Dernière mise à jour : 22 mars 2018

Douceur et réalisme.



L'histoire


L'histoire est celle de Jeanne dont la vie, organisée et sans surprise, la protège comme le cocon doux et suave de l'habitude. Adolescente, elle était fascinée par une artiste serbe qui engage son existence dans la pratique de son art. Ce souvenir vient la bouleverser dans sa vie quotidienne. La douceur de l'existence des jours et des choses, entourés de ses proches, va l'aider à s'accomplir enfin. 


Mon avis


Voici une lumineuse lecture, douce, et profondément enrichissante. Profondément touchante.

A travers la vie banale de Jeanne, le lecteur se laisse emporter à contempler la profondeur des choses qui nous entourent et nous touchent.

J'ai pour ma part adoré savourer les pages de Claudie Gallay, écrites dans un style bien à elle, épuré et sobre. 

On se sent concerné par le lien entre la terre, la vie, le temps qui passe, les choses, les gens... comme un lien invisible et pourtant sous nos yeux. 

Le lien entre Jeanne et sa nièce Zoé est émouvant. Les autres personnages sont également profonds, subtils et réels, sans que l'auteure ait besoin d'en faire des descriptions détaillées : Claudie Gallay sait parfaitement dire l'essentiel qui nous parle.

La fin est pleine d'espoir, de douceur et de réalisme, ce que j'ai beaucoup apprécié.


Extraits


"Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu'elle n'aura pas faits, toutes les directions qu'elle n'aura pas prises." Page 328


"Dans chaque vivant, homme ou bête, il y a un oiseau [...] et cet oiseau a un chant. Il arrive que cet oiseau se taise ou se cache, il arrive aussi qu'il chante. ce chant se voit dans les yeux, il apparaît sous la forme d'une part douce. Bien sûr, certains chants sont plus beaux que les autres, mais il y en a un dans toutes les bêtes, et chacun doit faire en sorte que le chant de sa tête soit le plus beau possible. Il faut parfois une vie entière pour arriver à faire chanter l'oiseau. Et il arrive qu'une vie n'y suffise pas. Parfois aussi, le chant est tellement pur que le monde entière s'arrête pour l'écouter." Page 366.


"Les terres qui nous voient grandir sont des matrices intimes, les autres, des terres d'attachement." Page 375.


"Je, il disait qu'il ne faut jamais penser en terme de mérite, mais moi, je me dis que des fois on déconne avec la vie en jouant les éternelles". Page 379.


"Je suis sûre qu'on n'oublie pas les belles choses quand on sera de l'autre côté. Il reste forcément des trucs dans la mémoire, les abeilles qui butinent, les bêtes avec leurs petits, les chemins, tous les machins simples qu'on faisait. C'est les petits riens sans importance qui font les vies superbes." Page 380


"Ici, on apprend aux enfants à être libres et heureux, en plus de tout le reste. On leur apprend aussi à ne pas avoir peur. On fait du bonheur une matière à part entière. [...] Ici, on dit que tout se volatilise et on cherche à se comporter au mieux devant l'inéluctable. Tous les jours, les petites choses sont sous mes yeux, des gosses qui jouent, des chiens, j'essaie de les voir. [...] La douleur, c'est secret. Je vis tranquillement. Souvent, je regarde la mer." Page 398.


"Elle avait sans doute gâché des choses. Manqué de beaux moments. Perdu du temps. Des jours. Sans doute aussi qu'elle n'avait pas osé tout ce qu'elle aurait dû. Sans doute qu'elle avait été entravée. Mais elle était là." Page 401.


Note : 4/5


Editions Actes Sud

Parution en août 2017

404 pages

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