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"Danser au bord de l'abîme" de Grégoire Delacourt

Photo du rédacteur: Lu et partagéLu et partagé

Finesse et poésie pour cette belle histoire.


L'histoire (par l'éditeur)


Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie. Aussitôt, elle sait.


Mon avis


Les romans que j'ai déjà lu de Grégoire Delacourt m'ont beaucoup plu (« La liste de mes envies » et « On ne voyait que le bonheur »). « Danser au bord de l'abîme » est de la même trempe. Incisif et poétique, ce roman se balade sur nos failles, nos espoirs et nos fragilités. Ce roman s'organise autour de trois parties assez distinctes les unes des autres, trois étapes de la vie de l'héroïne. Trois étapes, trois événements bouleversants... Si l'auteur s'était arrêté au second, je ne lui en aurait pas voulu. L'amour, le désir, la séparation, la culpabilité, l'enfance, les relations aux parents, à la vie, la maladie, la jeunesse, la vieillesse, la fragilité des existences, l'instant présent... L'auteur fait une place à tous ces thèmes fondateurs. Cependant, leurs échos nous arrivent parfois d'un peu loin pour arriver à en entendre toutes les subtilités. Certains passages m'ont semblé trop mis en scène (le dernier repas familial autour du père mourant par exemple). Mais le style de l'auteur, sa finesse, sa poésie permettent de faire de ce moment de lecture un bel instant de grâce.


Extraits


"Souffrir en silence – quel désaveu de soi-même." page 37


"En cherchant l'origine de mes failles, je découvre avec amertume que nos souffrances ne sont jamais profondément enfouies, nos corps jamais assez vastes pour y enterrer toutes nos douleurs." page 46


"On essaie toujours de comprendre pourquoi les choses basculent. Mais quand on le découvre, on est déjà de l'autre côté." page 63


"Quel avenir pour les gens qui s'aiment ? Les espérances ne suffisent pas, elles sont la négation de l'instant." page 122


"Je connais tes brûlures, j'ai eu les mêmes. Tu crois que l'amour est une eau, méfie-toi de l'eau. Elle n'apaise pas les feux, au contraire. A leur contact, elle chauffe et elle bout." page 125


"C'est dire oui, qui est difficile. Non est si facile. Non, je ne t'aime pas. Non, je n'ai pas faim. Non, je ne crois pas. Je ne suis pas libre, et non, je ne veux pas mourir." page 136


"Je sais maintenant que le deuil est un amour qui n'a plus d'endroit où se loger." page 160


"Certains jours, assise sur le sable, je pleurais. Alors, je courais dans la mer noyer mes larmes et je sais, depuis, pourquoi la mer est salée." page 172


"Je crois que lorsqu'on quitte ceux qu'on aime, on devient une inconnue." page 176


"Quand tu me quitteras, tu m'emmèneras avec toi ?." page 183


"La vie est la courte distance entre deux vides." page 234


"Je peux le confesser maintenant. J'ai bien souvent voulu refermer mes bras, comme un oiseau ses ailes, et me laisser tomber, m'écraser au sol, me taire dans un bruit mat. Mais je n'aurais pas dansé dans le vent. Je n'aurais pas été le sang d'un homme." page 335


"Ceux qui nous aiment nous quittent, mais d'autres arrivent." page 348


Note : 4/5


Editions JC Lattès

Parution le 28 décembre 2016

362 pages

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