Le lien, la vie, le temps qui passe, les choses qui changent, les lieux qui restent... Un beau roman.
L'histoire
Louis est étudiant et mène une vie monotone. Il trouve un emploi qui le mène sur la plage de son enfance et qui va lui permettre de faire la connaissance d'une mère et de son fils. Ces deux êtres, hors du commun, vont le bouleverser et le remettre en question.
Mon avis
Philippe Grimbert est psychanalyste et ce roman entre dans le quotidien et les questionnements liés aux personnes "singulières", en l'occurrence ici un enfant de 16 ans, lourdement handicapé.
Un garçon singulier offre au lecteur une belle écriture et ciselée, très agréable à lire. Réaliste tout en étant poétique, j'ai beaucoup aimé le lien de cette nouvelle expérience de Louis avec son passé et son enfance en particulier. Le lien, la vie, le temps qui passe, les choses qui changent, les lieux qui restent. Et au delà, bien sûr, cette question de la singularité : qui est différent ?
Une jolie lecture.
Extraits
"Nous avons laissé un peu de chair sur la terre de notre enfance, un de nos cheveux entre les pierres d'un chemin, des fragments de notre peau sur l'écorce d'un arbre, un soupçon de larme ou de sang sur le sol d'un jardin. Des fleurs s'y sont nourries de notre mémoire. En retrouverait-on la trace, preuve de notre passage en ces lieux ?". Page 25.
"Enfants, plus que les adultes désinvoltes, nous savions ce qu'était le néant : nous étions sortis des limbes depuis si peu. Vifs, nous étions agités par cette sève qui rendait nos membres douloureux, étirant nos os comme des branches vers le soleil. La mort cependant nous hantait et nous la contemplions avec l'apparent détachement de ceux qui en avait senti le souffle. Nous l'apprivoisions avec nos cimetières d'oiseaux, nos croix de brindilles. Elle nous était familière, chaque nuit nous la rappelait quand elle nous saisissait dans nos rêves." Page 90.
Note : 4/5
Editions Grasset
Parution en mars 2011
178 pages (Edition LDP)
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